Épreuves écrites et orales
Écrit : tronc commun
- Littérature
- William Shakespeare, The Tragedy of Coriolanus. Ed. R. B. Parker. Oxford World's Classics, The Oxford Shakespeare, 1998. (N. B. L'édition New Penguin Shakespeare sera utilisée à l'oral).
- Nathaniel Hawthorne, The Scarlet Letter (1850). Édition suggérée : The Scarlet Letter and Other Writings, New York/London, Norton, A Norton Critical Edition, éd. Leland S. Person, 2005.
- Jane Austen, Pride and Prejudice (1813). New York/Londres, Norton, A Norton Critical Edition, éd. Donald J. Gray, 2001. Film de Joe Wright (2005).
- Graham Greene, The Power and the Glory (1940). Londres, Vintage Classics (préface de John Updike), 2005.
- Ernest J. Gaines, The Autobiography of Miss Jane Pittman (1971). New York, Bantam Books, 1982.
- Civilisation
- Thomas Jefferson et l'Ouest : l'expédition de Lewis et Clark.
L'expansion territoriale trans- Mississipi s'inscrit à la charnière
des deux mandats présidentiels de Jefferson (1801- 1808). Elle
participe d'un mouvement historique qui trouve notamment ses sources
dans la Land Ordinance (1785) et la Northwest Ordinance (1787). L'achat
de la Louisiane à la France en 1803 ouvre des perspectives multiples
comme l'exploration et la découverte de la "wilderness"
extraordinairement riche en vie sauvage, la recherche de voies de communication
transcontinentales qu'inspire le mythe du Passage du Nord-Ouest et la
vision géostratégique d'une forte présence américaine
aux confins de colonies européennes. L'expédition de Lewis
et Clark (1804-1806) que lance Jefferson répond ainsi au dessein
de jalonner les nouveaux territoires acquis, d'en fixer les frontières
et de pousser jusqu'au Nord-Ouest pacifique. Sous l'autorité
de Meriwether Lewis et de William Clark, le "Corps de la découverte"
remonte le Missouri depuis son confluent avec le Mississipi, en accédant
aux affluents et aux zones voisines. Fondée sur une cartographie
qui demeure aléatoire, l'étude du réseau hydrographique
vise à trouver le moyen le plus direct de traverser les Grandes
Plaines, les Rocheuses et, au-delà de la ligne de partage des
eaux, de suivre le bassin de la Columbia jusqu'à la côte
du Pacifique.
Si l'objectif majeur est à la fois politique, commercial et diplomatique,
il s'accompagne aussi d'observations géologiques, botaniques,
biologiques et anthropologiques. Il s'agit en outre de démontrer
l'inanité de théories nées dans l'Europe des Lumières
sur la fatale dégénérescence des organismes vivants
en Amérique. L'exploration ne saurait seulement se définir
comme un parcours sur une terra incognita. Négociants et guides
francophones sont souvent liés à la traite des fourrures
et des peaux sous l'égide de compagnies rivales, entre Saint-
Louis et Montréal. Le succès de l'expédition leur
doit beaucoup. Lewis et Clark entendent quant à eux instituer
des rapports avec le monde indien en excipant de l'autorité du
"Great Father" de Washington. Mais la représentation
que l'on peut avoir de ce peuple natif à travers le récit
des membres de l'expédition est contrastée. Certaines
nations sont rompues aux pratiques des trappeurs et des marchands, d'autres
sont sur leurs gardes, voire hostiles. Après deux années
et 7000 miles, l'expédition qui regagne Saint-Louis est en mesure
d'évaluer les enjeux que s'est fixés Jefferson.
Nombre d'éléments entrent dans la problématique
de ce prélude au mouvement vers l'Ouest. On citera, par exemple,
la constitution graduelle d'un empire agrarien, les contacts avec des
chefs indiens pour détourner les tribus de la chasse et les convertir
à l'agriculture, le constat des aléas de la navigation
entre le Mississipi et la Columbia avec la longueur des portages. Au
travers de l'expédition, Jefferson entend aussi contester l'hégémonie
des compagnies canadiennes sur la fourrure et les revendications territoriales
des colonies espagnoles du Sud- Ouest, comme l'indique en outre l'expédition
de Zebulon Pike en 1806, et, au final, bâtir "l'empire de
la liberté". L'idéologie jeffersonienne se nourrit,
cependant, d'ambiguïtés dont la moindre n'est pas sa volonté
de faire entrer les Indiens dans le giron de la civilisation américaine
tout en accaparant leurs terres.
On suggérera, comme ouvrage de base : The
Journals of Lewis and Clark. Bernard DeVoto (editor), Stephen Ambrose
(foreword), New York, Houghton Mifflin, Mariner Books, revised edition,
1997.
-
La dévolution des pouvoirs à l'Écosse et au pays de Galles, 1966-1999.
Dans les deux pays, la revendication autonomiste s'exprime à la fin du XIXe siècle par la fondation de groupes de pression proches des libéraux (1886 : Scottish Home Rule Association et Cymru Fydd League) puis, après la Première Guerre mondiale et le déclin du parti libéral, par celle de partis politiques nationalistes indépendants, Plaid Cymru (1925) et le Scottish National Party (1934). Ce n'est toutefois qu'au milieu des années 1960 que la question constitutionnelle de la dévolution des pouvoirs devient un enjeu majeur du débat politique britannique : en 1966, Gwynfor Evans, président de Plaid Cymru, remporte l'élection partielle de Carmarthen ; l'année suivante, Winnifred Ewing remporte pour le Scottish National Party la partielle de Motherwell. Trente ans plus tard, en septembre 1997, une majorité d'Écossais et de Gallois se prononce par référendum pour la mise en place d'un Parlement à Edimbourg, d'une Assemblée à Cardiff.
Considérés un peu vite comme un simple vote de protestation, les succès de 1966-67 sont confirmés par la progression des votes nationalistes en 1970 et, surtout, en 1974 (3 élus de Plaid Cymru et 11 du SNP aux législatives d'octobre). Cette montée des nationalismes contraint les travaillistes, nettement majoritaires tant en Écosse qu'au pays de Galles, mais tributaires à Westminster, à partir de 1977, du soutien des libéraux, à faire voter deux lois de dévolution (Wales Act et Scotland Act, 1978), repoussées l'année suivante par les électeurs gallois (nettement) et écossais (de justesse) consultés par référendum. Opposé à toute forme de dévolution, le parti conservateur de Margaret Thatcher puis de John Major subit en Écosse et en Galles une érosion telle qu'il n'y remporte aucun siège aux législatives de 1997. À l'inverse, les travaillistes John Smith puis Tony Blair s'engagent, sous la pression des nationalistes et des libéraux-démocrates, à transférer un certain nombre de pouvoirs aux deux "nations" périphériques de Grande- Bretagne. Contrairement au processus de 1978- 79, le référendum précède la loi : suite aux "oui" de septembre 1997 (net en Écosse, timide au pays de Galles), le gouvernement de T. Blair fait voter à Westminster le Government of Wales Act et le Scotland Act (1998). Le premier met en place une Assemblée galloise dont les pouvoirs sont limités à la législation dite secondaire, ou déléguée, dans un certain nombre de domaines, le second un Parlement écossais doté d'un véritable pouvoir législatif dans les domaines qui lui sont dévolus. Assemblée et Parlement délèguent leurs pouvoirs exécutifs à un Exécutive dirigé par un First Minister. Élus en mai 1999 selon un système électoral qui mêle le scrutin d'arrondissement et la représentation proportionnelle, les 60 Welsh Assembly Members forment un exécutif travailliste, les 129 Members of the Scottish Parliament élisant un First Minister travailliste à la tête d'un exécutif de coalition (travaillistes et libéraux). La question porte sur la période 1966 (élection de Carmarthen) - 1999 (élections à l'Assemblée galloise et au Parlement écossais). Il conviendra notamment :
- de situer la question nationale par rapport aux grandes évolutions économiques, politiques, sociologiques, démographiques, culturelles de cette trentaine d'années.
- de comprendre le fonctionnement de la dévolution administrative gérée, avant 1999, par les ministères aux Affaires écossaises (Scottish office) et galloises (Welsh Office).
- d'analyser la montée d'un nationalisme culturel dans les deux pays à partir du milieu des années 1960, ainsi que, sous les gouvernements conservateurs de 1979-97, le rejet des "valeurs thatchériennes" par diverses composantes de la société civile, notamment ces représentants d'Églises, de syndicats, de municipalités, d'universités, d'associations, etc. qui participent aux travaux de la Scottish Constitutional Convention et de la Parliament for Wales Campaign.
- d'examiner les griefs, les objectifs (autonomie ou indépendance) et l'idéologie (nationalisme ethnique, linguistique, civique, etc.) des partis nationalistes, ainsi que l'attitude des partis "britanniques" face à la question nationale et à la nature du contrat constitutionnel qui lie Angleterre, Écosse et pays de Galles.
- de réfléchir à la portée des changements constitutionnels introduits par les lois de 1998 tant pour l'Écosse et le pays de Galles que pour l'Angleterre et le Royaume-Uni.
- Linguistique
- Phonologie
Bibliographie :
- Grammaire : les questions ne s'appuient pas
sur un programme.
Oral
- Épreuves à option
Le programme des options A et B est constitué par le programme des épreuves
d'admissibilité auquel s'ajoute, pour chaque candidat, le programme ci-dessous
correspondant à l'option A ou B qu'il a choisie au moment de l'inscription:
- Littérature
-
Laurence Sterne, Tristram Shandy (1759- 1767). New York/Londres, Norton, A Norton Critical Édition, éd. Howard Anderson, 1980.
-
Derek Walcott, The Collected Poems. Londres, Faber & Faber, 1993. Sont au programme les poèmes suivants :
'A Far Cry from Africa', 'Ruins of a Great House', 'In a Green Night', 'The Castaway', 'The Swamp', 'Tarpon', 'Crusoe's Island', 'The Flock', 'Laventille', 'Verandah', 'Crusoe's Journal', 'The Gulf', 'Homecoming: Anse La Raye', 'Love in the Valley' ; dans Another Life, les chapitres 1, 7-12, 14-23 ; 'The Schooner Flight', 'The Sea is History', 'Forest of Europe', 'The Star-Apple Kingdom', 'The Man Who Loved Islands', 'Jean Rhys' ; dans Midsummer, les sections 'XIX Gauguin' et 'L'.
- Civilisation
Une philosophie de l'éducation : John Locke, Some Thoughts
Concerning Education (1693). Édition suggérée :
Some
Thoughts Concerning Education and Of the Conduct of the Understanding,
éd. Ruth W. Grant & Nathan Tarcov, Indianapolis, Hackett
Publishing Company, 1996.
- Linguistique
- Commentaire de texte : épreuve hors programme.
Dans son commentaire, le candidat devra traiter un sujet choisi
par le jury et il pourra aussi, s'il le souhaite, consacrer une
partie de son exposé à tout phénomène linguistique représenté dans
le texte.
- Leçon : Dans le cadre du programme ci-dessous,
il est demandé au candidat de répondre à une question d'ordre théorique
ou de discuter une ou plusieurs affirmations de linguistes tout
en illustrant son argumentation à l'aide d'exemples tirés d'un corpus
d'anglais contemporain qui lui sera fourni lors de la remise du
sujet. Des connaissances théoriques sont attendues.
- La coordination
- Les adjectifs
- Épreuves communes
Lors de la préparation de l'épreuve hors programme en anglais, les candidats
auront à leur disposition :
N.B. - Les éditions sont données à titre indicatif.
Le programme
dans le B.O. du Ministère de l'Education Nationale.