Épreuves écrites et orales
Écrit : tronc commun
- Littérature
- William Shakespeare, The
Tragedy of Coriolanus. Ed. R. B. Parker. Oxford World's Classics,
The Oxford Shakespeare, 1998. (N. B. L'édition New Penguin Shakespeare
sera utilisée à l'oral).
- John Steinbeck, The Grapes of Wrath (1939). The Viking Critical
Library (The
Grapes of Wrath : Text and Criticism, éd. Peter Lisca et
Peter Hearle), New York, Penguin Books USA, 1997.
- Jane Austen, Pride
and Prejudice (1813). New York/Londres, Norton, A Norton Critical
Edition, éd. Donald J. Gray, 2001. Film de Joe Wright (2005).
- Graham Greene, The
Power and the Glory (1940). Londres, Vintage Classics (préface de
John Updike), 2005.
- Richard Ford, A
Multitude of Sins (2002). New York, Vintage Contemporaries, 2003.
- Civilisation
- L'empire de l'exécutif : la présidence des États-Unis
de Franklin Roosevelt à George W. Bush (1933-2006).
Des trois pouvoirs de l'État fédéral américain,
c'est certainement la présidence qui s'est le plus profondément
transformée depuis la période fondatrice : aujourd'hui,
même les plus forts partisans de l'exécutif parmi les Fédéralistes
peineraient à reconnaître une institution qu'ils avaient
façonnée en contrepoint de la monarchie anglaise et de
ses dérives autocratiques menaçantes pour les libertés
civiles. Pour autant, cette évolution reste récente puisque
c'est uniquement avec l'élection de Franklin Roosevelt en 1932
que l'on assiste à une redéfinition pérenne de
l'exécutif américain, qui commence avec le Vingtième
Amendement (1933). Dans un régime politique qui ne change que
par crise, les années du New Deal et de la Deuxième guerre
mondiale sont marquées par une première concentration
du pouvoir dans les mains de la présidence selon les deux axes,
horizontal et vertical, de la division du pouvoir aux États-Unis.
L'urgence économique, puis diplomatique et militaire, l'homogénéité
partisane à la tête de l'État, la mise en retrait
de la Cour suprême après l'épisode du Court Packing
Plan de 1937, enfin la nécessité de l'union nationale
après le 7 décembre 1941 participent tous à la
"présidentialisation" du régime américain.
Les présidents Truman et Eisenhower, malgré des pratiques
différentes de l'exécutif, stabilisent l'institution,
inaugurent ses nouveaux contours après la ratification du Vingt-Deuxième
Amendement (1951) et pérennisent aussi, dans le cadre de la Guerre
froide, l'idée de la nécessité du consensus Congrès-Présidence
en politique étrangère dans deux périodes de "cohabitation"
(divided government), 1947-1948 et 1954-1960. John F. Kennedy inaugure,
lui, l'ère de la "personnalisation" de la présidence.
Construction d'un rapport direct avec les électeurs, isolement
par rapport au Congrès : deux caractéristiques de ce que
l'historien Arthur Schlesinger appellera la "présidence
impériale" se mettent en place. La présidence de
Lyndon B. Johnson se révèle à la fois transformatrice
dans son installation d'un nouveau rapport entre les trois pouvoirs
- avec une période d'extraordinaire productivité législative
et d'alignement idéologique avec la Cour suprême sur une
refondation/expansion des droits individuels - en même temps qu'accélératrice
de l'isolement de la présidence autour du débat sur le
Vietnam qui creuse le "déficit de crédibilité"
(credibility gap). Richard Nixon, à partir de 1969, accentue
la césure entre la Présidence et ses contre-pouvoirs,
utilisant avec habilité dynamique les pouvoirs du président
de commandant en chef des forces armées, de chef de l'État
ou encore de "législateur en chef". On entre alors
dans une logique d'affrontement direct avec le Congrès autour
des pouvoirs de guerre, du budget et de la politique étrangère
qui débouche sur la crise du Watergate et l'humiliation de la
présidence. Gerald Ford et Jimmy Carter contribuent, chacun à
leur manière, à réparer l'institution ou à
l'humaniser, une entreprise paradoxale et contradictoire qui n'est,
avec le recul de l'histoire qu'un prélude à la restauration
qu'opère Ronald Reagan (1981-1989). Si le "grand communicant"
réconcilie l'Amérique avec la Maison Blanche et dessine
les contours d'une présidence moderne forte, il relance aussi
le débat sur la compatibilité entre efficacité
et principes fondateurs, dans le débat sur les nominations judiciaires
(Robert Bork) mais surtout sur l'affaire Iran-Contra. L'ancien gouverneur
de Californie démontre aussi que la présidence est devenue
une institution essentiellement perturbatrice dont le pouvoir réside
dans sa capacité à déplacer les rapports de force
à son profit. George H. W. Bush, à contrario, Bill Clinton,
avec des objectifs différents sur la scène nationale comme
internationale, en feront la démonstration. Avec George W. Bush,
on parvient à une théorisation extrême de la présidence
moderne : expansion des pouvoirs de la vice-présidence, "exécutif
unitaire" (unitary executive), "déclarations de signature"
(signing statements), combat pied-à-pied avec les tribunaux et
le Congrès sur le traitement des prisonniers de Guantanamo, redéfinition/expansion
des pouvoirs présidentiels de mener la guerre sont autant de
signes d'une nouvelle "impérialisation" de l'exécutif
américain, qui fait suite à la rupture institutionnelle
qui suit les attentats du 11 septembre 2001.
Dans l'étude de cette évolution rapide de l'institution
dans la période moderne, on prêtera une attention toute
particulière aux points suivants :
- les différentes théories de l'exécutif telles
que mises en avant lors du moment constituant et leur réinterprétation
et utilisation dans la période moderne
- la jurisprudence des tribunaux et en particulier de la Cour suprême
sur la définition des pouvoirs de l'exécutif
- les grands affrontements Présidence/Congrès ou Présidence/Cour
suprême, notamment la crise de 1937, le 80ème Congrès
(1947-1948), le War Powers Act (1973), puis les commissions d'enquête
du Watergate, le pardon de Richard Nixon par Gerald Ford, la crise
Iran-Contra, la mise en accusation (impeachment) de Bill Clinton et
enfin l'autorisation donnée par le Congrès en octobre
2002 au Président Bush d'utiliser la force en Irak.
- les contours de la cohabitation à l'américaine (divided
government)
- la légitimation du pouvoir présidentiel par le suffrage
(aspect de la question qui implique la connaissance des grandes évolutions
du corps électoral américain, ainsi que des modes de
sélection des présidents).
- La dévolution des pouvoirs à l'Écosse et au pays de Galles, 1966-1999.
Dans les deux pays, la revendication autonomiste s'exprime à la fin
du XIXe siècle par la fondation de groupes de pression proches des libéraux
(1886 : Scottish Home Rule Association et Cymru Fydd League) puis,
après la Première Guerre mondiale et le déclin du parti libéral, par
celle de partis politiques nationalistes indépendants, Plaid Cymru (1925)
et le Scottish National Party (1934). Ce n'est toutefois qu'au milieu
des années 1960 que la question constitutionnelle de la dévolution des
pouvoirs devient un enjeu majeur du débat politique britannique :
en 1966, Gwynfor Evans, président de Plaid Cymru, remporte l'élection
partielle de Carmarthen ; l'année suivante, Winnifred Ewing remporte
pour le Scottish National Party la partielle de Motherwell. Trente ans
plus tard, en septembre 1997, une majorité d'Écossais et de Gallois
se prononce par référendum pour la mise en place d'un Parlement à Edimbourg,
d'une Assemblée à Cardiff.
Considérés un peu vite comme un simple vote de protestation, les succès
de 1966-67 sont confirmés par la progression des votes nationalistes
en 1970 et, surtout, en 1974 (3 élus de Plaid Cymru et 11 du SNP aux
législatives d'octobre). Cette montée des nationalismes contraint les
travaillistes, nettement majoritaires tant en Écosse qu'au pays de Galles,
mais tributaires à Westminster, à partir de 1977, du soutien des libéraux,
à faire voter deux lois de dévolution (Wales Act et Scotland Act, 1978),
repoussées l'année suivante par les électeurs gallois (nettement) et
écossais (de justesse) consultés par référendum. Opposé à toute forme
de dévolution, le parti conservateur de Margaret Thatcher puis de John
Major subit en Écosse et en Galles une érosion telle qu'il n'y remporte
aucun siège aux législatives de 1997. À l'inverse, les travaillistes
John Smith puis Tony Blair s'engagent, sous la pression des nationalistes
et des libéraux-démocrates, à transférer un certain nombre de pouvoirs
aux deux "nations" périphériques de Grande- Bretagne. Contrairement
au processus de 1978- 79, le référendum précède la loi : suite
aux "oui" de septembre 1997 (net en Écosse, timide au pays de Galles),
le gouvernement de T. Blair fait voter à Westminster le Government of
Wales Act et le Scotland Act (1998). Le premier met en place une Assemblée
galloise dont les pouvoirs sont limités à la législation dite secondaire,
ou déléguée, dans un certain nombre de domaines, le second un Parlement
écossais doté d'un véritable pouvoir législatif dans les domaines qui
lui sont dévolus. Assemblée et Parlement délèguent leurs pouvoirs exécutifs
à un Exécutive dirigé par un First Minister. Élus en mai 1999 selon
un système électoral qui mêle le scrutin d'arrondissement et la représentation
proportionnelle, les 60 Welsh Assembly Members forment un exécutif travailliste,
les 129 Members of the Scottish Parliament élisant un First Minister
travailliste à la tête d'un exécutif de coalition (travaillistes et
libéraux).
La question porte sur la période 1966 (élection de Carmarthen)
- 1999 (élections à l'Assemblée galloise et au Parlement écossais).
Il conviendra notamment :
- de situer la question nationale par rapport aux grandes évolutions
économiques, politiques, sociologiques, démographiques, culturelles
de cette trentaine d'années.
- de comprendre le fonctionnement de la dévolution administrative
gérée, avant 1999, par les ministères aux Affaires écossaises (Scottish
office) et galloises (Welsh Office).
- d'analyser la montée d'un nationalisme culturel dans les deux
pays à partir du milieu des années 1960, ainsi que, sous les gouvernements
conservateurs de 1979-97, le rejet des "valeurs thatchériennes"
par diverses composantes de la société civile, notamment ces représentants
d'Églises, de syndicats, de municipalités, d'universités, d'associations,
etc. qui participent aux travaux de la Scottish Constitutional Convention
et de la Parliament for Wales Campaign.
- d'examiner les griefs, les objectifs (autonomie ou indépendance)
et l'idéologie (nationalisme ethnique, linguistique, civique, etc.)
des partis nationalistes, ainsi que l'attitude des partis "britanniques"
face à la question nationale et à la nature du contrat constitutionnel
qui lie Angleterre, Écosse et pays de Galles.
- de réfléchir à la portée des changements constitutionnels introduits
par les lois de 1998 tant pour l'Écosse et le pays de Galles que
pour l'Angleterre et le Royaume-Uni.
- Linguistique
- Phonologie
Bibliographie :
- Grammaire : les questions ne s'appuient pas
sur un programme.
Oral
- Épreuves à option
Le programme des options A et B est constitué par le programme des épreuves
d'admissibilité auquel s'ajoute, pour chaque candidat, le programme ci-dessous
correspondant à l'option A ou B qu'il a choisie au moment de l'inscription:
- Littérature
- Laurence Sterne, Tristram
Shandy (1759- 1767). New York/Londres, Norton, A Norton Critical
Édition, éd. Howard Anderson, 1980.
- W. B Yeats. Selected Poems. Londres, J. M. Dent, Everyman's Poetry,
éd. John Kelly, 1997.
- Civilisation
Un penseur républicain à l'époque de la première
révolution anglaise : John Milton, Areopagitica : A Speech for
the Liberty of Unlicensed Printing to the Parliament of England (1644),
The Tenure of Kings and Magistrates (1649). Edition recommandée
: John
Milton, The Major Works, éd. Stephen Orgel et Jonathan Goldberg,
Oxford/New York, Oxford University Press, Oxford World's Classics paperback,
2003.
- Linguistique
- Commentaire de texte : épreuve hors programme.
Dans son commentaire, le candidat devra traiter un sujet choisi
par le jury et il pourra aussi, s'il le souhaite, consacrer une
partie de son exposé à tout phénomène linguistique représenté dans
le texte.
- Leçon : Dans le cadre du programme ci-dessous,
il est demandé au candidat de répondre à une question d'ordre théorique
ou de discuter une ou plusieurs affirmations de linguistes tout
en illustrant son argumentation à l'aide d'exemples tirés d'un corpus
d'anglais contemporain qui lui sera fourni lors de la remise du
sujet. Des connaissances théoriques sont attendues.
- Le passif.
- Les adjectifs
- Épreuves communes
Lors de la préparation de l'épreuve hors programme en anglais, les candidats
auront à leur disposition :
N.B. - Les éditions sont données à titre indicatif.
Le programme
dans le B.O. du Ministère de l'Education Nationale.