Épreuves écrites et orales
Écrit : tronc commun
- Littérature
- Everyman, oeuvre anonyme. Everyman
and Medieval Miracle Plays, éd. A.C. Cawley [1956], Londres, J.M.
Dent, 1993.
- William Shakespeare, King
Lear. Ed. Reginald Foakes, Londres, The Arden Shakespeare, 1997.
(N. B. L'édition New Penguin Shakespeare sera utilisée à l'oral).
- Charlotte Brontë, Jane
Eyre (1847). Londres, Norton Critical Edition (3rd edition), 2000.
Film
de Franco Zeffirelli (1995).
- John Steinbeck, The
Grapes of Wrath (1939). The Viking Critical Library (The Grapes
of Wrath : Text and Criticism, éd. Peter Lisca et Peter Hearle), New
York, Penguin Books USA, 1997.
- Richard Ford, A
Multitude of Sins (2002). New York, Vintage Contemporaries, 2003.
- Civilisation
- L'empire de l'exécutif : la présidence des États-Unis
de Franklin Roosevelt à George W. Bush (1933-2006).
Des trois pouvoirs de l'État fédéral américain,
c'est certainement la présidence qui s'est le plus profondément
transformée depuis la période fondatrice : aujourd'hui,
même les plus forts partisans de l'exécutif parmi les Fédéralistes
peineraient à reconnaître une institution qu'ils avaient
façonnée en contrepoint de la monarchie anglaise et de
ses dérives autocratiques menaçantes pour les libertés
civiles. Pour autant, cette évolution reste récente puisque
c'est uniquement avec l'élection de Franklin Roosevelt en 1932
que l'on assiste à une redéfinition pérenne de
l'exécutif américain, qui commence avec le Vingtième
Amendement (1933). Dans un régime politique qui ne change que
par crise, les années du New Deal et de la Deuxième guerre
mondiale sont marquées par une première concentration
du pouvoir dans les mains de la présidence selon les deux axes,
horizontal et vertical, de la division du pouvoir aux États-Unis.
L'urgence économique, puis diplomatique et militaire, l'homogénéité
partisane à la tête de l'État, la mise en retrait
de la Cour suprême après l'épisode du Court Packing
Plan de 1937, enfin la nécessité de l'union nationale
après le 7 décembre 1941 participent tous à la
"présidentialisation" du régime américain.
Les présidents Truman et Eisenhower, malgré des pratiques
différentes de l'exécutif, stabilisent l'institution,
inaugurent ses nouveaux contours après la ratification du Vingt-Deuxième
Amendement (1951) et pérennisent aussi, dans le cadre de la Guerre
froide, l'idée de la nécessité du consensus Congrès-Présidence
en politique étrangère dans deux périodes de "cohabitation"
(divided government), 1947-1948 et 1954-1960. John F. Kennedy inaugure,
lui, l'ère de la "personnalisation" de la présidence.
Construction d'un rapport direct avec les électeurs, isolement
par rapport au Congrès : deux caractéristiques de ce que
l'historien Arthur Schlesinger appellera la "présidence
impériale" se mettent en place. La présidence de
Lyndon B. Johnson se révèle à la fois transformatrice
dans son installation d'un nouveau rapport entre les trois pouvoirs
- avec une période d'extraordinaire productivité législative
et d'alignement idéologique avec la Cour suprême sur une
refondation/expansion des droits individuels - en même temps qu'accélératrice
de l'isolement de la présidence autour du débat sur le
Vietnam qui creuse le "déficit de crédibilité"
(credibility gap). Richard Nixon, à partir de 1969, accentue
la césure entre la Présidence et ses contre-pouvoirs,
utilisant avec habilité dynamique les pouvoirs du président
de commandant en chef des forces armées, de chef de l'État
ou encore de "législateur en chef". On entre alors
dans une logique d'affrontement direct avec le Congrès autour
des pouvoirs de guerre, du budget et de la politique étrangère
qui débouche sur la crise du Watergate et l'humiliation de la
présidence. Gerald Ford et Jimmy Carter contribuent, chacun à
leur manière, à réparer l'institution ou à
l'humaniser, une entreprise paradoxale et contradictoire qui n'est,
avec le recul de l'histoire qu'un prélude à la restauration
qu'opère Ronald Reagan (1981-1989). Si le "grand communicant"
réconcilie l'Amérique avec la Maison Blanche et dessine
les contours d'une présidence moderne forte, il relance aussi
le débat sur la compatibilité entre efficacité
et principes fondateurs, dans le débat sur les nominations judiciaires
(Robert Bork) mais surtout sur l'affaire Iran-Contra. L'ancien gouverneur
de Californie démontre aussi que la présidence est devenue
une institution essentiellement perturbatrice dont le pouvoir réside
dans sa capacité à déplacer les rapports de force
à son profit. George H. W. Bush, à contrario, Bill Clinton,
avec des objectifs différents sur la scène nationale comme
internationale, en feront la démonstration. Avec George W. Bush,
on parvient à une théorisation extrême de la présidence
moderne : expansion des pouvoirs de la vice-présidence, "exécutif
unitaire" (unitary executive), "déclarations de signature"
(signing statements), combat pied-à-pied avec les tribunaux et
le Congrès sur le traitement des prisonniers de Guantanamo, redéfinition/expansion
des pouvoirs présidentiels de mener la guerre sont autant de
signes d'une nouvelle "impérialisation" de l'exécutif
américain, qui fait suite à la rupture institutionnelle
qui suit les attentats du 11 septembre 2001.
Dans l'étude de cette évolution rapide de l'institution
dans la période moderne, on prêtera une attention toute
particulière aux points suivants :
- les différentes théories de l'exécutif telles
que mises en avant lors du moment constituant et leur réinterprétation
et utilisation dans la période moderne
- la jurisprudence des tribunaux et en particulier de la Cour suprême
sur la définition des pouvoirs de l'exécutif
- les grands affrontements Présidence/Congrès ou Présidence/Cour
suprême, notamment la crise de 1937, le 80ème Congrès
(1947-1948), le War Powers Act (1973), puis les commissions d'enquête
du Watergate, le pardon de Richard Nixon par Gerald Ford, la crise
Iran-Contra, la mise en accusation (impeachment) de Bill Clinton et
enfin l'autorisation donnée par le Congrès en octobre
2002 au Président Bush d'utiliser la force en Irak.
- les contours de la cohabitation à l'américaine (divided
government)
- la légitimation du pouvoir présidentiel par le suffrage
(aspect de la question qui implique la connaissance des grandes évolutions
du corps électoral américain, ainsi que des modes de
sélection des présidents).
- Le débat sur l'abolition de l'esclavage en Grande-Bretagne
: 1787-1840.
Les Britanniques se mobilisèrent contre le commerce des esclaves
dès 1787, alors que leurs colonies sucrières dans les
Caraïbes -et les treize colonies qu'ils venaient de perdre en Amérique
du Nord -, s'étaient développées grâce à
l'arrivée massive d'esclaves africains. C'était donc à
l'un des éléments du commerce florissant de leur propre
Empire qu'un groupe d'hommes et de femmes, Quakers et Anglicans, issus
de la classe moyenne, s'attaquèrent dès 1787, en fondant
The Society for the Abolition of the Slave Trade à Londres. Thomas
Clarkson, Granville Sharp, Josiah Wedgwood et William Wilberforce entre
autres, s'engagèrent dans une campagne contre le commerce des
esclaves sur le terrain parlementaire, en ayant au préalable
mobilisé la société britannique par le biais de
pétitions et de publications. En 1788 et 1792, le Parlement reçut
des milliers de signatures (500 pétitions) issues de comités
provinciaux contre l'esclavage. Le "lobbying" de la Société
contre l'esclavage auprès du Parlement déboucha finalement
sur la loi de 1807 qui interdisait le commerce des esclaves dans l'Empire
britannique.
Le débat autour de l'esclavage prit une place centrale dans les premières décennies du XIXe siècle car cette cause correspondait aux aspirations humanitaires et économiques de la nouvelle classe moyenne qui gagnait progressivement en puissance dans la sphère politique. La cause des esclaves ralliait une majorité de la population, sans distinction de classe ou d'église (plus de 800 pétitions contre l'esclavage adressées au Parlement en 1814, ou au Prince Régent en 1828).
En 1833, le Parlement britannique déclara l'émancipation de 750.000 esclaves sur le million que comptaient les îles des Caraïbes, après avoir reçu 5000 pétitions, signées par un million et demi de Britanniques, ainsi qu'une pétition spéciale signée par des femmes.
En 1840, Londres accueillit la première convention internationale contre l'esclavage, qui réunissait des anti-abolitionnistes américains et britanniques.
Au cours de l'analyse de ce débat contre l'esclavage entre 1787 et 1840, on prêtera une attention toute particulière à des aspects à la fois politiques et sociétaux :
- la campagne pour l'abolition de l'esclavage (pré-1807) puis celle en faveur de l'émancipation (post-1807) témoignent d'une société britannique transformée et modernisée en moins de cinq décennies. On peut se demander comment ces deux campagnes, menées entre 1787 et 1838, participèrent à la transformation radicale de la société britannique, au sein de laquelle on pouvait noter la montée en puissance de la classe moyenne, les leaders de ces campagnes ;
- la campagne pour l'abolition du commerce des esclaves, puis celle consacrée à l'émancipation de ces derniers, créèrent une dynamique nationale qui réussit à rallier des éléments de la société britannique souvent opposés par ailleurs : les classes moyennes, les ouvriers, les "reformers" et les radicaux, les Anglicans et les "dissenters", les hommes et les femmes... Quels étaient les ferments politiques et religieux qui rassemblaient ainsi cette "nouvelle" nation britannique ?
- si les deux campagnes semblèrent mobiliser la société britannique sans distinction, on peut se pencher sur les demandes plus catégorielles, celles de réformes politiques et sociales, qui opposaient la classe moyenne aux classes ouvrières, dans les années 1830-40. Comment et pourquoi les tensions entre ces classes sociales, sensibles sur la plupart des débats politiques (Repeal of the Test Act, Great Reform Act, New Poor Law, Factory and Mine Acts, the Woman Question, the Anti-Corn Law League, Chartism...), se sont-elles apparemment apaisées autour de la campagne contre l'esclavage ?
- quel était le poids du contexte international sur la campagne britannique avant et après 1807, puis après 1833 ? On pourra, entre autres, réfléchir aux influences de la révolution française, puis à celles de la période napoléonienne, sur le débat britannique (Toussaint Louverture, révoltes de St Domingue et la Martinique, rétablissement du commerce des esclaves par Napoléon...). Dans les années 1830-40, on pourra s'intéresser aux échanges sur le sujet de l'esclavage avec les abolitionnistes américains.
- Linguistique
- Phonologie
Bibliographie :
- Grammaire : les questions ne s'appuient pas
sur un programme.
Oral
- Épreuves à option
Le programme des options A et B est constitué par le programme des épreuves
d'admissibilité auquel s'ajoute, pour chaque candidat, le programme ci-dessous
correspondant à l'option A ou B qu'il a choisie au moment de l'inscription:
- Littérature
- W.B. Yeats. Selected Poems. Londres, J.M. Dent, Everyman's Poetry, éd. John Kelly, 1997.
- Anita Desai, In Custody [1984]. Londres, Vintage, 2001.
- Civilisation
Un penseur républicain à l'époque de la première
révolution anglaise : John Milton, Areopagitica : A Speech
for the Liberty of Unlicensed Printing to the Parliament of England
(1644), The Tenure of Kings and Magistrates (1649). Edition recommandée
: John
Milton, The Major Works, éd. Stephen Orgel et Jonathan Goldberg,
Oxford/New York, Oxford University Press, Oxford World's Classics paperback,
2003.
- Linguistique
- Commentaire de texte : épreuve hors programme.
Dans son commentaire, le candidat devra traiter un sujet choisi
par le jury et il pourra aussi, s'il le souhaite, consacrer une
partie de son exposé à tout phénomène linguistique représenté dans
le texte.
- Leçon : Dans le cadre du programme ci-dessous,
il est demandé au candidat de répondre à une question d'ordre théorique
ou de discuter une ou plusieurs affirmations de linguistes tout
en illustrant son argumentation à l'aide d'exemples tirés d'un corpus
d'anglais contemporain qui lui sera fourni lors de la remise du
sujet. Des connaissances théoriques sont attendues.
- Le passif.
- Les subordonnées nominales en to.
- Épreuves communes
Lors de la préparation de l'épreuve hors programme en anglais, les candidats
auront à leur disposition :
N.B. - Les éditions sont données à titre indicatif.
Le programme
dans le B.O. du Ministère de l'Education Nationale.